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Massages et confort du cheval au travail monté
étude de cas : évolution du confort au travail monté chez deux chevaux de cso amateur
Lors de ma formation Equiphysio j’ai pu réaliser une étude de cas, c’est-à-dire un suivi de patients autour d’une problématique préalablement documentée, avec une démarche la plus rigoureusement scientifique possible.
La problématique que j’ai choisie était : « une prise en charge régulière en massages et étirements permet-elle une réduction de signes d’inconfort au travail monté ? »
Je me suis concentrée sur 7 catégories de signes d’inconfort, inspirées des travaux de recherche du Dr Vet Sue Dyson et son équipe au Royaume-Uni qui ont élaboré un éthogramme du cheval monté (Ridden Horse Pain Ethogram) :
– mouvements de tête parasite : cheval qui bat à la main voire encense, arrache les rênes, bascule la nuque d’un côté ou de l’autre
– transition involontaire : dans l’allure (accélération ou décélération) ou changement d’allure
– cabré / coup de dos ou coup de cul
– cheval qui se traverse
– cheval qui se désunit ou change de pied
– port de queue anormal : queue plaquée ou déviée d’un côté en permanence, fouaillements de queue secs et répétés
– périodes où les deux oreilles sont portées en arrière + de 5 secondes d’affilée
J’ai suivi 2 chevaux, pour lesquels j’ai relevé le nombre de chacun de ces signes au cours d’une séance-type de 45mn sur le plat. Cette séance se déroulait selon un protocole chronométré (mêmes exercices, dans le même ordre et sur la même durée) répété à l’identique 3 fois : avant le début de mes prises en charge, après 2 prises en charge, et 3 jours après ma dernière séance de massages & étirements. Les couples ne se sont pas entraînés sur la séance en dehors de mes sessions d’observation, pour limiter le biais de l’entraînement.
Durant le protocole qui a duré presque 3 mois, j’ai massé chaque cheval 5 fois (dont une fois suivie d’enveloppements ciblés à la boue autochauffante Equitahalsso®) à environ 3 semaines d’intervalle.
J’ai ainsi pu observer une diminution statistiquement significative du nombre total des signes d’inconfort que j’avais choisi de relever, pour les deux chevaux, entre la première et la dernière séance-type (-35% pour le premier cheval, -50% pour le second).
En étudiant l’évolution par catégorie de signes d’inconfort, j’ai pu observer pour le premier cheval une diminution statistiquement significative pour 3 des 6 catégories observées chez lui, et pour le second cheval pour 4 des 5 catégories observées (de -26 à -75% de diminution).
Toujours en comparant la première et la dernière session d’observation, la fréquence (en nombre par minute) des signes d’inconfort toutes catégories confondues a également significativement diminué dans la quasi-totalité des exercices de la séance-type pour le premier cheval, et dans trois des sept exercices pour le second.
Enfin, les ressentis des cavalières quant au confort de leur cheval lors de ces séances-types, évalués par un questionnaire à réponses fermées scorées, vont également dans le sens d’une amélioration : les notes en relâchement, disponibilité et qualité du contact ont augmenté, et elles ont toutes deux noté une nette évolution de leur cheval au travail au cours de ces 3 mois.
Bibliographie :